Un speaker, étrange Monsieur Loyal, nous invite tambour battant à suivre les 157 cyclistes qui s’élancent de Paris ce 22 juin 1924 à minuit. Début du voyage.
Sur scène, deux héros flamboyants s’affrontent dans un duel de bons mots.
- Le cycliste : corps, souffle, mouvement, voix marquée par l’effort.
- Le spectateur : témoin qui vibre, s’impatiente, s’emporte dès qu’il entrevoit un maillot.
Ils ont la complicité de routiers qui auraient déjà « fait » plusieurs fois l’Aubisque et Le Galibier.
Leur décor ? Les routes qu’ils inventent sous nos yeux : des vélos pour en découdre, des pliants, des pansements, un parasol, des crevaisons, à boire et à manger, le grand cortège du Tour où l’on croise spectateurs, coureurs, directeurs sportifs…
Ici dans le peloton, on s’invective, on se castagne. Plus loin voici le ballet silencieux de l’échappé qui glisse en solitaire vers la victoire. Là c’est la «statue du désespoir», l’accidenté qui ravale sa rage puis enfourche sa machine.
Ils sont français, italiens, belges, suisses, luxembourgeois. De l’argot du peloton au lyrisme du récit, ce Tour de France est aussi à sa manière un tour d’Europe. Les jours d’épuisement c’est un « tour de cochon ».
En piste par tous les temps ! A la lumière du soleil et dans la nuit noire, la course enchante soudain une route où chaque mot, chaque cri, chaque bruit fait entendre la partition primitive de ce qui va devenir un grand classique.
Durée du spectacle 1h15.